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Déviances de Richard Montanari

Kevin Byrne est flic à Philadelphie et enquête sur une série de meurtre particulièrement atroce. Jessica Balzano, tout juste nommée à la police criminelle fait équipe avec Kevin Byrne et part sur les traces du tueur en série. Déviance est le premier roman traduit en français de Richard Montanari. c'est également le premier avec le couple d’enquêteurs "Byrne et Balzano" que l'on retrouve dans plusieurs de ses polars : "Psycho" (2010), "Funérailles" (2011) et "7" (2012).
Nous avons d'ailleurs également lu ce dernier opus et vous pouvez lire notre critique.

Notre avis: Déviances sorti en 2009 est un excellent thriller qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page grâce à un suspens parfaitement maîtrisé et des rebondissements tout au long du récit. L'écriture est fluide et agréable. Le couple Byrne-Balzano fonctionne parfaitement bien.

La note de Zone de vie : 16/20

Roman de Montanari

D'autres romans de l'auteur à découvrir

D'autres romans plus récents ont été traduits en français. Dans l'ordre chronologique de leur parution :Cérémonie (2013), Nocturne (2013) et 300 Mots sorti 2014.

Chapitre 1

Il est une heure que connaissent intimement tous ceux qui vont à sa rencontre, un moment où l'obscurité se débarrasse pour de bon se manteau crépusculaire et où les rues deviennent immobiles et silencieuses, un moment où les ombres se rassemblent, ne font plus qu'une, se dissolvent. Un moment où ceux qui souffrent ne croient pas en l'aube.
Chaque ville a son quartier, son Golgotha de néons.
A Philadelphie, il est connu sous le nom de South Street.
Cette nuit, tandis que la plupart des habitants de la Ville de l'amour fraternel dormaient, tandis que les rivières s’écoulaient sans bruit vers la mer, le rabatteur de filles dévalait South Street tel un vent sec et brûlant. Entre la Troisième et la Quatrième Rue il poussa un portail en fer forgé, emprunta une allée étroite et pénétra dans un club privé nommé Paradise.
Les quelques clients éparpillés dans la salle croisèrent son regard, puis détournèrent immédiatement les yeux. dans le regard fixe du rabatteur ils voyaient une porte donnant sur leur propre âme noire, et ils savaient qu'ils ne pourraient supporter de lui parler, ne serait-ce qu'un instant.

Lundi, 15H00 (page 114)

Ils passèrent l'après-midi à retracer le chemin que Tessa Wells devait emprunter chaque matin pour se rendre à l'arrêt de bus. Ils frappèrent à la porte de quelques maisons vides, mais parvinrent néanmoins à questionner une douzaine de personnes habituées à voir les écolières prendre le bus au coin de la rue. Personne n'avait remarqué quoi que ce soit d'anormal vendredi, ni d'ailleurs un autre jour.
Puis la chance sembla sourire. Comme bien souvent, cela se produisit à la dernière maison. En l’occurrence, un bâtiment délabré doté d'auvents vert olive et d'un heurtoir en cuivre crasseux en forme de tête d'orignal situé à proximité de l'arrêt de bus.
Byrne alla frapper à la porte. Jessica resta en retrait. Après une demi-douzaine de coups, ils étaient sur le point de repartir lorsque la porte s’entrouvrit de deux centimètres.
- J'achète rien, déclara une frêle voix d'homme
- On ne vend rien, répondit Byrne en montrant sa plaque
- Vous voulez quoi ?
- Pour commencer, je voudrais que vous ouvriez un peu plus votre porte, répondit Byrne, usant du peu de diplomatie qui lui restait après quinze entretiens.
L'homme ferma la porte, décrocha une chaîne, puis la rouvrit en grand. Il avait plus de soixante-dix ans, portait un pantalon de pyjama à carreau et une veste de costume d'un mauve criard qui avait certainement dû être à la mode sous la présidence d'Eisenhower. Il avait aux pieds une paire de baskets sans lacets et ne portait pas de chaussettes. Il s'appelait Charles Noone.
- Nous interrogeons tous les habitants du quartier, monsieur. Avez-vous vu cette jeune fille vendredi ?
Byrne produisit une photo de Tessa Wells, une reproduction de son portrait pris au lycée. L'homme tira une paire de lunettes bifocales bon marché de la poche de sa veste, puis étudia la photo quelques instants, ajustant plusieurs fois la monture sur son nez, de haut en bas, d'avant en arrière. Jessica vit que l'étiquette de prix était toujours collée au bas du verre droit.
- Oui. je l'ai vue, dit Noone.